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Tout Sur Ma Mer: plongée au coeur d’un trésor à préserver

Du 17 au 23 février 2020 avait lieu la semaine de la pêche responsable. En amont de celle-ci, Sparknews a organisé, avec l’Aquaculture Stewardship Council (ASC) et du Marine Stewardship Council (MSC), une conférence à l’Hôtel de Ville, sur le thème de l’océan et de la préservation de ses richesses. Scientifiques, professionnel·le·s du monde marin et journalistes sont monté·e·s sur scène pour apporter leur éclairage sur ce trésor à préserver. La soirée a été ponctuée de questions à l’audience, Sparkquiz, l’occasion pour chaucun·e de vérifier s’ils et elles savaient tout sur la mer. Retour sur les temps forts de Tout Sur Ma Mer:

Soirée Tout Sur Ma Mer, organisée par Sparknews, avec ASC et MSC le 11 février 2020 © Sparknews

Le point de vue de celles et ceux qui l’étudient…

La soirée a débuté avec l’intervention de Françoise Gaill, biologiste, océanographe et Vice Présidente de Ocean Climate. Elle nous a présenté le rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui explicite les liens entre océan et climat. En effet, l’océan est le principal régulateur du climat: il a la capacité d’accumuler la chaleur provenant des émissions de gaz à effet de serre, ce sans quoi nous n’existerions plus. Nous observons cependant une augmentation des températures depuis la fin du XIXe siècle, entraînant des risques majeurs pour les océans et la biodiversité. Si la planète se réchauffe, les océans aussi, ce qui engendre des problèmes d’anoxie, perte d’oxygène, de certaines zones, mettant considérablement en danger la biodiversité marine. Préserver l’océan et son écosystème est donc essentiel pour faire face au changement climatique.

Françoise Gaill à la conférence Tout Sur Ma Mer du 11 février 2020 © Gaëtan de Fobis

… Celui de celles et ceux qui en parlent

Au delà de la sphère scientifique, la question de l’océan est au coeur de l’actualité. Alexandra Turcat, rédactrice en chef du journal Le Marin, dédié à l’économie maritime, a souligné les enjeux de la couverture médiatique des océans. Selon la journaliste, la question des océans est particulièrement difficile à aborder auprès du grand public. En effet, la majorité des lecteurs étant à terre, ces questions ne font pas partie de leurs quotidiens. De plus, sur le plan climatique, il est complexe d’explorer les fonds marins et il existe donc moins de données, ce qui entraine un manque d’acculturation sur le sujet de l’océan.

Alexandra de Turcat (Le Marin) interviewée par Florian Mollard-Coulon (Sparknews) à la soirée Tout Sur Ma Mer du 11 février 2020 © Gaëtan de Fobis

Par ailleurs, les nouveaux média abordent ces questions différemment. Côme Girschig a présenté l’intérêt de On Est Prêt dans le traitement de ces sujets face au grand public. La richesse de ce type de média est de transmettre une expertise au plus grand nombre, par le biais de personnalités connues. On Est Prêt insiste également sur l’interconnection des sujets, en traitant toutes les problématiques ensemble.

Côme Girschig à la soirée Tout Sur Ma Mer du 11 février 2020 © Gaëtan de Fobis

Et enfin celui de celles et ceux qui en vivent

La soirée s’est poursuivie avec une table ronde sur le thème de la pêche et de l’aquaculture durable réunissant Julien Rochette de l’Institut de développement durable et responsable (IDDRI), Camille Civel de l’ASC, Margaux Favret de MSC et Joachim Claudet du Centre national de recherche scientifique (CNRS).

Margaux Favret (MSC), Joachim Claudet (CNRS), Camille Civel (ASC) et Julien Rochette (IDDRI) autour d'une table ronde "Pêche et aquaculture durable" à la soirée Tout Sur Ma Mer du 11 février 2020 © Gaëtan de Fobis

Julien Rochette a ouvert la discussion en présentant les enjeux liés à la pêche. Il a évoqué premièrement l’enjeu alimentaire, puisque environ 1 milliard de personnes dépendent des produits de la mer comme principale source de protéine et que la quantité de poisson consommée est passée de 9kg par an et par personne dans les années 1960 à 20kg aujourd’hui. De plus, la pêche génère des revenus colossaux et est donc également à l’origine d’enjeux économiques, mais aussi géopolitiques, puisque beaucoup de conflits sont liés à l’appropriation des ressources. Enfin, l’enjeu environnemental est considérable. En effet, selon la FAO, 80 millions de tonnes sont pêchées chaque année et 33% des stocks mondiaux ne sont pas gérés durablement, contre 10% dans les années 1970.

Julien Rochette (IDDRI) sur la table ronde "pêche et aquaculture durable" de la soirée Tout Sur Ma Mer du 11 février 2020 © Gaëtan de Fobis

De plus, le changement climatique a eu d’importantes répercussions sur la pêche. Comme l’a souligné Joachim Claudet, avec l’anoxie de certaines zones des espèces disparaissent ou migrent, ce qui perturbe l’équilibre de pêche. En effet, il ne suffit pas d’aller chercher les poissons ailleurs car d’une région à l’autre les techniques et habitudes varient.

Pour répondre à ces enjeux, il est donc essentiel de réguler la pêche. Par exemple, Margaux Favret a présenté le label MSC, qui lutte contre la sur-pêche et vise à aiguiller le consommateur vers une démarche plus durable et responsable. L’organisation s’appuie sur trois piliers. Elle s’assure d’abord que le type de poisson ciblé est en bonne santé, puis que l’engin de pêche et son utilisation n’ont pas d’impact négatif sur l’écosystème, et vérifie enfin que les règlementations sont fiables, transparentes et basées sur des avis scientifiques.

Joachim Claudet (CNRS) et Camille Civel (ASC) lors de la table ronde "Pêche et aquaculture durable" de la soirée Tout Sur Ma Mer du 11 février 2020 © Gaëtan de Fobis

Par ailleurs, l’aquaculture, ou élevage en milieu aquatique, fait également face à de nombreux défis depuis son essor considérable au XXe siècle. Comme l’a expliqué Camille Civel, l’aquaculture est passée d’une production de 3 millions de tonnes de poissons dans les années 1970 à 80 millions aujourd’hui. Cette croissance a eu des conséquences dramatiques sur l’océan: pollution de l’eau, dégradation des écosystèmes, perturbations des habitats… Aujourd’hui, l’enjeu est donc de réussir à nourrir la planète tout en respectant l’environnement et les hommes.

InnovaFeed: les insectes au service de la pêche?

Enfin, Chloé Phan Van Phi nous a fait découvrir InnovaFeed, possible réponse à un enjeu principal de l’aquaculture: l’alimentation des poissons. En effet, une partie des protéines nécessaires à l’alimentation des poissons d’élevages provient d’autres poissons. Ainsi, aujourd’hui 20 à 30% des espèces pêchées servent à en nourrir d’autres. InnovaFeed propose de réintégrer les insectes à la chaine alimentaire, en s’en servant pour produire une protéine, ProtiNova, répondant aux besoins nutritionnels des poissons. Originellement ciblée sur l’aquaculture, l’entreprise s’étend désormais au milieu agricole en produisant de l’huile et de l’engrais.

Cocktail de la soirée Tout Sur Ma Mer à l'Hôtel de Ville, le 11 février 2020 © Gaëtan de Fobis

Participant·e·s et intervenant·e·s ont ensuite pu profiter d’un cocktail, l’occasion de poursuivre la discussion autour d’huitres.

Retrouvez toutes les interventions de la soirée en vidéo sur notre compte Facebook , ainsi que le Sparkquiz sur notre live-tweet. Envie d’en apprendre plus sur les enjeux liés à la biodiversité? Voici un récapitulatif de notre soirée Biodiversité à l’Institut de France!

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